Périmètre du projet

Le projet porté par la Fondation Micondó est issu d’une longue réflexion préalable sur la façon d’agir pour participer à enrayer le déclin des plantations à São Tomé et la précarité qui en découle. Nous cherchions une plantation ni trop grande, ni trop petite, avec un gros potentiel de développement..

Nous sommes tombés sous le charme de la roça Java

Il s’agit d’un projet solidaire de développement de taille humaine, unique et original, en totale cohérence avec les directives du gouvernement santoméen en ce qui concerne le développement du pays. Après de nombreuses recherches, nous avons choisi la roça ( plantation)Java, qui est extrêmement isolée et au charme exceptionnel. L’objectif principal est de réhabiliter cette plantation à São Tomé au bénéfice de la communauté (l’ensemble des familles) qui y vit en prenant en compte trois secteurs, étroitement liés entre eux : 

  • la solidarité et le développement durable ;

  • l’éducation et la santé ;

  • le patrimoine et la culture.

 
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Les roças

Le terme roça dérive du portugais roçar (défricher). Au cours des XVIe et XVIIe siècles il désigne à São Tomé et Príncipe de petites plantations destinées aux cultures de subsistance. Mais dès le milieu du XIXe siècle l’organisation du territoire est modifiée et les roças sont alors des structures agraires où sont cultivés le café et le cacao (Monte Café, l’une des plus anciennes, date de 1858). 

En fonction de leur implantation et des caractéristiques de leur production, les roças sont plus ou moins étendues. Maison principale, habitations des travailleurs, entrepôts, serres et séchoirs sont les structures que l’on retrouve dans toutes les roças. Dans les plus importantes il y a aussi un hôpital, une école, une église, des ateliers, une cuisine communautaire et des moyens de transport. 

Les conditions de travail dans les roças sont particulièrement pénibles et l’abolition de l’esclavage en 1878 n’apporte pas vraiment d’amélioration. 

Les tensions qui en résultent provoquent des révoltes violemment réprimées qui conduisent à la naissance du nationalisme santoméen et à la création du mouvement de libération de l’archipel. Après l’indépendance en 1975, les roças sont nationalisées. Mais la faiblesse des ressources humaines et la chute des cours du cacao provoquent l’abandon d’un certain nombre d’entre elles. La réforme foncière avec le découpage des grandes roças et la redistribution des terres aux petits planteurs à la fin des années 90 ne permettent pas d’enrayer ce déclin. 

À l’heure actuelle, à quelques exceptions près, les roças sont pour la plupart abandonnées et les bâtiments se dégradent. Or, elles constituent une richesse unique et un élément majeur de l’histoire, de l’identité et de la culture santoméennes qu’il est essentiel de préserver et réhabiliter. 

 
Maison principale de la Roça Amparo II en 1995 et intérieur du bâtiment en 2020 

Maison principale de la Roça Amparo II en 1995 et intérieur du bâtiment en 2020 

L’exubérance de la végétation équatoriale accélère la dégradation des bâtiments (Roça Micondó en 2020) 

L’exubérance de la végétation équatoriale accélère la dégradation des bâtiments (Roça Micondó en 2020)